jeudi 15 avril 2010

Sodimatex : un accord a été trouvé

(Le Parisien, 14/04/2010)

La journée d’hier a une nouvelle fois était très longue pour les Sodimatex. Mais, à 22 h 30, les délégués syndicaux annonçaient aux salariés qu’un accord venait d’être signé.

Hier soir, à 22 heures, les salariés de la Sodimatex ne savaient toujours pas si le groupe Trèves, propriétaire de leur usine, et leurs délégués syndicaux avaient réussi à se mettre d’accord. Dans l’après-midi, les salariés présents sur le site de l’entreprise de Crépy-en-Valois, spécialisée dans la fabrication de moquettes pour automobile, avaient voté en faveur des dernières propositions du groupe Trèves. Pas de chiffres divulgués pour l’instant « Les négociations ont assez duré, il faut maintenant en finir. » Mais le vote ne s’est pas fait à l’unanimité. Loin de là. Et hier soir, avant même de savoir si un accord définitif avait été trouvé, certains regrettaient déjà d’avoir voté en faveur des dernières propositions de Trèves qui, selon nos informations, seraient nettement inférieures aux 21 000€ de primes supralégales qu’ils réclamaient depuis le début. « Avec ce qu’ils nous proposent, on ne va tenir bien longtemps, lâche un salarié. Je dois finir de payer ma maison et je ne pense pas retrouver du travail de si tôt. J’ai tout donné pour la Sodimatex durant près de vingt ans. Et voilà comment ils nous remercient. C’est scandaleux. » Hier, les salariés ont tué le temps comme ils pouvaient. Ils ont joué au football, à la belote. Ils ont partagé des grillades et des salades composées. Et ils ont reçus de nombreuses visites. Plusieurs élus sont venus, ainsi que des habitants de Crépy-en-Valois. Certains sont venus avec des gateaux, d’autres non... « Mais quoi qu’il arrive, on ne remerciera jamais assez ceux qui nous ont soutenus depuis deux semaines. » Les salariés ont reçu des consignes et aucun d’entre eux n’a asouhaité évoqué le moindre chiffre. Mais la plupart d’entre eux ne cachaient pas leur déception. « Trèves avaient largement les moyens de nous donner plus. » Un avis que ne partagent pas les responsables du groupe, qui estiment avoir fait le maximum. « Le groupe rencontre actuellement de grosses difficultés et il faut penser à la préservation des 1500 emplois du groupe Trèves en France », a ainsi répété hier Me Farmine, l’avocat du groupe. A 22 h 30, un coup de fil de Senlis leur apprenait finalement qu’un accord venait d’être signé. « Désormais, tout peut aller très vite, confie l’un des salariés à la fois content que tout se termine mais déçu d’avoit cédé. Il se peut même que l’usine ferme définitivement ses portes dès la fin de cette semaine. »